2010

Dieppe, petite ville française du bord de mer, de grandes plages de galets triés naturellement du plus grand au plus petit, de hautes falaises blanches de calcaire. Un sol marin de calcaire, de petites boulettes de calcaire, un vent. Une solitude hors des périodes touristiques.

Là, un homme solitaire en costume d’ouvrier flâne sur le bord de mer, il marche à l’intuition, il aime le vent, le son des vagues, le crissement des galets sous ses pieds.
Ce jour-là le climat absorbe, l’eau l’air le vent la lumière tout conjoigne en une matière dense et épaisse. Les limites disparaissent au profit d’une zone indéfinie, un no man’s land, un trouble, une brume d’idée. La ligne d’horizon s’efface, comme si tellement proche de lui, il devenais la ligne. En son antre, il devient l’horizon.
L’homme quitte la plage et se glisse entre la mer et les falaises, il plonge dans cet horizon absent, dans cette matière absolue grise et brute, il devient la matière.
La marée est basse, le magnifique sous-sol marin est à l’air. Pas d’horizon, tout se confond en un blanc bleu gris brumeux sans brume. Une fusion des éléments, dans laquelle, l’homme disparaîtra.

Une résidence de travail au Vrac / L’escaut en 2010